Les miels toxiques sont le résultat de plantes nocives
Le miel est une source de bienfaits depuis toujours. De bien des façons, il peut être comparé à un produit vivant qui transmettrait les caractéristiques de la flore dont il est issu. Il paraît donc logique que sa qualité dépende de celle du milieu floral qui l’entoure.
Et comme il existe un certain nombre de fleurs aux propriétés toxiques, il est parfaitement envisageable que les abeilles récoltent un nectar tout aussi toxique, donnant naissance à un miel que l’on peut qualifier de “poison”. C’est en général l’absence de fleurs saines dans les alentours de la ruche qui conduisent les abeilles à butiner de mauvaises herbes contenant des substances toxiques nocives pour l’homme et que l’on peut trouver dans le miel ou les compléments alimentaires à base de pollen.
Cependant, si les plantes toxiques sont assez fréquentes, les miels responsables d’une intoxication sont quand à eux beaucoup plus rares. Ainsi, il n’existe par exemple aucune trace des principes toxiques du pavot dans le nectar issu de cette fleur, et la possible toxicité du miel de digitale fait encore à ce jour polémique.
Certains pensent que les abeilles transforment les propriétés des plantes afin d’en atténuer les éléments nocifs.
L’impact des insecticides et des pesticides
Malgré la réglementation en cours concernant les insecticides en période de floraison, beaucoup de fleurs habituellement butinées par les abeilles se retrouvent traitées d’une façon ou d’une autre. Selon certains, cela n’aurait pas d’impact sur le miel, car les abeilles s’écarteraient des plants porteurs de pesticides, toute erreur de leur part étant généralement payée de leur vie.
Toutefois , une étude la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la consommation et de la Répression des fraudes) a estimé qu’un tiers des échantillons de compléments alimentaire à base de plantes et de pollen ainsi qu’un pot de miel sur cinq, contiendraient des alcaloïdes pyrrolizidiniques, bien qu’à des niveaux inférieurs à la dose d’exposition induisant un effet toxique (soit 15 µg/kg de poids corporel et par jour). L’explication serait que le manque de fleurs non traitées conduirait les abeilles à butiner des mauvaises herbes contenant ces alcaloïdes pyrrolizidiniques, impactant le miel en retour. L’impact des insecticides et autres pesticides, bien qu’indirect, est donc bel et bien réel et il est important de s’assurer de l’origine du produit acheté.