Les enjeux de la cire pour la santé humaine
Comme la cire touche directement le miel, certains se sont interrogés sur son potentiel impact sur la santé du consommateur et sur la filière apicole. Des questions se sont notamment posées sur la présence du coumaphos dans la cire. En effet, une étude a démontré qu’à partir de 10 ppm (partie par million), un transfert de cet acaricide de la cire vers le miel pouvait être observée. De plus, ce phénomène pourrait concerner d’autres produits potentiellement toxiques, comme les pesticides.
La cire est régulièrement consommée par l’Homme. Elle est notamment incorporée à des aliments comme additif alimentaire. Cela ne rendait le besoin de réponses que plus pressant.
Tout ceci a conduit le Comité scientifique de l’agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire belge à chercher en 2015 à déterminer le risque lié à la consommation de cire pour 18 résidus de produits phytopharmaceutiques et de médicaments vétérinaires. Après de nombreuses expérimentations, il en est arrivé à la conclusion que la consommation de miel et de cire d’abeille contaminées par ces résidus ne compromet pas la santé du consommateur.
Il met en avant cependant la nécessite d’une étude nationale visant à collecter des données supplémentaires sur la contamination des cires belges. Il s’agirait aussi de se pencher sur la toxicité pour l’homme de certaines molécules présentes dans la cire et d’explorer davantage la question du transfert des résidus de la cire vers le miel .
Les enjeux de la cire pour la santé de l’abeille
Un certain nombre d’études ont également souhaité comprendre l’impact de la contamination de la cire sur la santé de l’abeille. Elles en sont arrivées à des conclusions inquiétantes.
En effet, la présence de cires fortement contaminées par des pesticides au contact du couvain aurait un mauvais impact sur le développement de la larve et la longévité de l’abeille. De même, une exposition chronique des reines à une cire infectée par du coumaphos à forte dose préviendrait leur bon développement. De plus, les interactions entre un antibiotique et des acaricides augmentent le risque d’intoxiquer les abeilles par ces mêmes acaricides qui contaminent la cire .
L’Anses estime ainsi dans un rapport sur la co-exposition des abeilles aux facteurs de stress que la cire constitue un facteur de risque pour la mortalité des abeilles. Selon ce dernier, il est indispensable d’étudier le devenir des substances chimiques dans la cire, de respecter les pratiques comme le renouvellement des cadres à hauteur de 1/4 à 1/3 par an ou l’utilisation de la cire d’opercules pour le recyclage de la cire.
Les faiblesses structurelles de la filière de la cire y sont également mentionnées. Le circuit marchand des cires, par exemple, ne présente que peu de données sur la traçabilité et la qualité sanitaire de ses produits. Celle-ci constitue cependant un aspect primordial à la bonne gestion des ruchers et à la santé des colonies.
Enfin, la cire peut aussi propager des épizooties comme la loque américaine. Cela peut potentiellement avoir des conséquences sanitaires et économiques majeures pour la filière apicole.