Un marché de la cire aux flux méconnus
Il existe peu de données sur le marché de la cire d’abeille française. En 2013, la production atteignait les 420 tonnes. Cela est loin de répondre aux besoin de la France dans le domaine.
La majorité de la cire consommée dans l’Hexagone est donc issue de l’importation, faisant de la France le deuxième pays importateur de cire après l’Allemagne. De plus, la quantité de cire importée a été multipliée par 8 en vingt ans. Celle-ci provient principalement de Chine. Cette absence d’autosuffisance concerne avant tout la cire à usage apicole.
Ainsi, certains ciriers sont dans l’obligation d’importer des cires brutes provenant de pays tiers-d’Afrique ou d’Amérique du Sud notamment-afin de fournir les apiculteurs en feuilles de cire. Et c’est là que le manque de transparence se fait sentir. En effet, aucun lot de cire contrôlé par les postes d’inspections aux frontières ne provient d’Amérique du Sud. Ces lots sont en effet importés par le biais d’autres pays européens, ce qui rend leur traçabilité plus délicate. De plus, aucune donnée ne permet de déterminer la part de cire importée dans la production des ciriers.
L’exportation des feuilles de cire est le fait de professionnels issus d’Afrique du Nord, de Nouvelle Calédonie,de Polynésie française et des DOM TOM. Là encore, il n’existe aucune donnée quantitative sur le sujet. De façon générale, l’offre en cire est insuffisante par rapport à la demande. Cela entraîne des difficultés d’approvisionnement. De plus, selon l’Institut national de l’origine et de la qualité, les apiculteurs ne déposent que peu de demandes de dérogation pour utiliser de la cire conventionnelle.
Tout cela rend difficile aujourd’hui de trouver une cire ne disposant d’aucune trace de pesticides ou d’acaricides.
Un marché de la cire aux prix variables
La cire commercialisée existe sous deux formes: le pain de cire et la feuille de cire. Pour se fournir en feuilles, il existe deux options.
D’abord, l’achat auprès d’un cirier ou d’un fabricant de matériel apicole.
Ensuite, le gaufrage à façon par un cirier. Cependant, si certains emploient ce terme pour parler de la transformation d’un lot personnel, les ciriers le définissent plutôt comme un échange de cire brute apportée par l’apiculteur contre des feuilles de cire gaufrées aux dimensions souhaitées. Ainsi, seul la prestation de transformation est payée par l’apiculteur.
Et enfin, la transformation d’un lot personnel par un cirier. Il s’agit là du gaufrage des cires amenées par l’apiculteur. Un poids minimum de cire est donc demandé afin de réaliser la transformation du lot personnel. Si les apiculteurs n’atteignent pas individuellement ce poids minimum, ils peuvent grouper leurs cires à cet effet.
Le prix de la cire dépend principalement de la qualité et de la présentation. Durant un l’achat, c’est le cirier qui détermine la qualité de la cire selon la couleur, l’odeur, et la nature du produit (cire d’opercules ou de cadres). Les cires d’opercules, généralement considérés comme moins contaminées que les cires de corps, sont estimés de meilleure qualité, donc plus cher. Enfin, en raison de sa rareté, les cires utilisables en production biologique ont un coût extrêmement élevé.