abeilles qui récolte du pollen sur une fleur

Déclin des abeilles: une solution au problème des acariens?

Le combat acharné mené par les apiculteurs contre les acariens est peut être sur le point de trouver une issue. En effet, lors de la Rencontre scientifique internationale de l’Anses sur la santé des abeilles du jeudi 8 décembre, les chercheurs de l’INRA ont déclaré avoir trouvé une solution potentielle à ce problème en partie responsable du déclin des abeilles.

Les acariens, une des principales causes du déclin des abeilles

L’une des principales causes du déclin des abeilles européennes sont les vecteurs de maladie comme le parasite varroa. Cet acarien, qui ressemble à un petit pou rond, ne s’en prenait au départ qu’aux abeilles asiatiques. Mais les activités humains ont par la suite entraînées son transfert en Europe au milieu du XXè siècle.

Les abeilles françaises, contrairement à leurs homologues asiatiques, n’ont pas malheureusement pas toutes réussi à s’adapter. Ainsi, les colonies infestées disparaissent en quelques années, voire quelques mois.

Tout cela a bien évidemment un impact économique énorme sur les apiculteurs. La lutte contre le parasite varroa coûte à la filière près de 10% de son chiffre d’affaires chaque année. Cette lutte est d’autant plus complexe que cet acarien a développé une résistance aux insecticides jusque là efficaces.

Une question de comportement

Tout a commencé par une simple observation. En effet, les scientifiques de l’INRA ont constaté dans les années 90 que certaines abeilles européennes parvenaient à survivre au contact du parasite.

Cette survie s’expliquait par le développement de comportements prévenant la multiplication du parasite. Par exemple, le “Suppressed Mite Reproduction” – ou SMR -, est un caractère qui permet d’agir au niveau de la reproduction du varroa, et qui peut être transmise à la descendance.

Les chercheurs essaient à présent de créer un outil utilisant le séquençage du génome pour déterminer si une abeille exprime ces comportements. Concrètement, ils demandent aux apiculteurs de leur envoyer quelques-unes de leurs abeilles au laboratoire d’analyses. Une fois celles porteuses de ces caractères déterminés, les éleveurs pourront alors sélectionner les bonnes colonies pour obtenir à terme des abeilles résistantes au varroa. Le projet se déroule avec le soutien du ministère de l’agriculture, et en partenariat avec l’ITSAP-Institut de l’abeille et le laboratoire Labogena.

A l’heure actuelle, la première étape de ce processus a déjà été accomplie, avec plus de 500 colonies déjà analysées. Quant à la mise en pratique, les chercheurs espèrent pouvoir l’entamer dès 2020.