Deux Néonicotinoïdes critiqués par l’EFSA
Bonne nouvelle pour les défenseurs de la biodiversité. Deux néonicotinoïdes, la clothianidine et l’imidaclopride, ont reçu au cours du mois de novembre des avis défavorables de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) dans le cadre des usages encore autorisés. Ces produits toxiques sont généralement employés comme insecticides et agissent sur le système nerveux central des insectes.
La Commission européenne avait déjà émis en 2013 un moratoire de deux ans sur trois néonicotinoïdes: la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame. La décision avait été prise suite à un rapport de l’EFSA attestant de la toxicité de ces produits sur les pollinisateurs.
Cependant, seuls certains usages étaient concernés par cette interdiction. Ainsi, leur usage était prohibé dans le cadre du traitement des semences et des sols pour les cultures attractives pour les abeilles (sauf pour les cultures sous serre et les céréales d’hiver), et des traitements foliaires pour les cultures qui attirent ces insectes (à l’exception des cultures sous serre ou après floraison).
Or, deux avis de l’EFSA estiment que la clothianidine et l’imidaclopride posent des risques élevés et inévitables, notamment si employés sur les céréales d’hiver, pour les pollinisateurs comme les abeilles et les bourdons dans le cadre des usages encore autorisés. L’avis sur la thiamétoxame,lui, n’a pas encore été rendu public. Toutefois, il pourrait donner à son tour de semblables résultats.
Bientôt une interdiction totale en Europe?
Le moratoire européen partiel, qui devait prendre fin en décembre 2015, est encore en phase de révision. Cependant, il est fort possible que ces nouveaux avis conduisent à une interdiction totale des néonicotinoïdes. C’est en tout cas ce que réclame l’association Pesticide Action Network (PAN) Europe.
De plus, la nouvelle loi française sur la biodiversité, qui date d’août 2016, prévoit leur interdiction pour fin 2018. Toutefois, des dérogations resteront possibles jusqu’en septembre 2020. Enfin, les néonicotinoïdes rencontrent aussi des difficultés dans d’autres pays, comme le Canada. En effet, l’agence Health Canada a estimé, dans un avis datant du 23 novembre et soumis à consultation, que l’usage de l’imidaclopride n’était pas « soutenable ».
La raison donnée est la toxicité du produit pour les insectes et la faune aquatique. Son impact sur les abeilles, lui, n’était pas précisé dans le rapport.